La médiation familiale est une façon moins stressante et moins coûteuse de régler les conflits, que de passer devant un juge : elle permet en principe de mettre en place des solutions tout en apaisant les conflits.
Lorsque l’un des médié est une personnalité hautement conflictuelle ou bien souvent appelé à tort à travers pervers narcissique, tout peut devenir beaucoup plus compliqué.
Pourquoi ? tout simplement parce que les personnalités hautement conflictuelles adorent avoir le contrôle, n’aiment pas perdre et ont du mal à penser aux autres. Alors, est-ce une bonne idée d’essayer la médiation dans ces conditions ?
Qu’est-ce qu’un pervers narcissique ( PN) ou une personnalité hautement conflictuelle (PHC)?
Je ne suis pas personnellement formée à reconnaitre les pervers narcissique ni les personnalités hautement conflictuelles, et mon rôle n’est pas de coller des étiquettes. En tant que médiatrice je dois pouvoir les repérer, savoir si la médiation est possible, et la mener dans les meilleures conditions possibles.
La littérature est abondante au sujet des pervers narcissiques ou personnalités hautement conflictuelles, et je vous laisse le soin de trouver les informations qui vous conviennent pour mieux comprendre ces personnalités
Pour introduire mon propos, voici ce qu’il ressort de mes lectures :
La personnalité hautement conflictuelle combine 4 traits : « des réactions imprévisibles et polarisées, des émotions débordantes et immatures, une totale déresponsabilisation face à leurs propose et actions ainsi qu’une colère explosive » (Ariane Calvo, psychologue).
Le pervers narcissique, est une personne qui se sent souvent au-dessus des autres mais qui a « la particularité de se détester et fait souffrir l’autre pour se sentir exister. Il manipule, dévalorise et rend sa victime responsable de ses propres échecs et faiblesses. » ( Margaux Rambert, Psychologie magazine du 5 décembre 2003).
Comment se comporte la personnalité hautement conflictuelle ou pervers narcissique en médiation ?
Typiquement ce genre de personnalités vont
Refuser de faire des compromis
Changer la vérité : exagérer, mentir ou déformer les faits pour se mettre en avant.
Chercher à "gagner" à tout prix : contrairement à l’esprit de la médiation, pour lui ou elle, la médiation est n’est pas un moyen de trouver une solution qui convienne à tous mais une bataille à remporter.
Ignorer les besoins de l’autre : il/elle manque d’empathie et se concentre uniquement sur lui-même.
Quels problèmes peut-on rencontrer dans une médiation ?
En priorité il faut pouvoir gérer les disputes provoquées par a PHC/PN, et éviter que cela dégénère, et surtout ne pas atteindre le point de non-retour.
Il est souvent difficile de savoir à qui faire confiance, puisque par la PHC/PN va mentir sans scrupule et sans hésitation.
Enfin il faut réussir à maintenir un équilibre entre les médiés, ce qui n’est pas évident puisque souvent la PHC/ le PN va dominer l’autre et monopoliser la parole.
Faut-il donc tenter la médiation avec une personnalité hautement conflictuelle ou un pervers narcissique?
Cela va dépend des circonstances ! La médiation peut être utile et la meilleure solution à condition d’être bien encadrée. Un bon médiateur doit poser des règles claires et empêcher une personnalité hautement conflictuelle ou un pervers narcissique de trop en faire. L’idée est de garder les discussions équitables, de ne pas laisser une personne écraser l’autre et de noter tout ce qui est décidé pour éviter les changements d’avis.
Dans certains cas il vaut mieux éviter. Si la personne est trop agressive, manipulatrice ou toxique, la médiation peut empirer les choses. Par exemple :
Si l’autre personne se sent déjà mal ou sous l’emprise, la médiation ne fera qu’empirer les choses
Si des enfants sont concernés, ils peuvent se retrouver au centre du conflit.
Dans ces cas-là, passer par une procédure judiciaire ou l’arbitrage qui imposent des décisions peut être une meilleure solution.
A quoi penser si vous souhaitez tenter la médiation dans ces conditions ?
Si vous décidez d’essayer, voici quelques conseils pour maximiser les chances de succès :
Choisissez un médiateur expérimenté : quelqu’un qui connaisse bien les personnalités difficiles, pourra faire en sorte que les discussions restent constructives, et saura posez des règles claires dès le départ (pas d’interruptions, pas d’attaques personnelles, respect pour l'autre), et bien encadrer.
Avoir recours à la Co médiation : avoir deux médiateurs qui travaillent ensembles est la meilleure solution. Le nombre permet de rétablir l’équilibre. Il y a toujours un médiateurs qui garde un œil sur la PHC ou le PN, et peut arrêter toute provocation de la part du PN ou PHC avant que cela ne dégénère.
Restez factuel : utilisez des preuves ou des critères objectifs (comme des documents légaux ou financiers) pour éviter les disputes subjectives.
Prenez soin de vous, car cela peut être émotionnellement épuisant. Pensez à demander du soutien (amis, thérapeutes) et à prendre du recul si besoin.
Conclusion
Comme vous avez pu le comprendre, faire une médiation avec personnalité hautement conflictuelle ou un pervers narcissique n’est pas impossible à conditions de prendre des précautions, à savoir un médiateur compétent, un cadre bien défini, et vous faire accompagner pour faire face à la charge émotionelle.
C’est justement dans ce genre de situations difficiles que mon expérience en médiation fait la différence. J’ai l’habitude de gérer des conflits compliqués et chargés d’émotions, et je m'assure de garder un cadre calme et équilibré où tout le monde peut s’exprimer. Je suis là pour éviter les pièges de la manipulation, poser des limites claires et aider à trouver des solutions justes qui conviennent à chacun. J’encourage fortement le recours à la Co médiation dans ce genre de situation, qui permet d’avoir recours à la médiation même dans des cas très compliqués émotionnellement et d’éviter les lenteurs de la justice.
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